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Au levant de Mons. Un livre du photographe-auteur Eddie Bonesire
Hainaut Culture a soutenu le projet de livre, disponible en prêt, notamment à la Bibliothèque de Binche. Carine Denis, la bibliothécaire, nous a expliqué qu'Au Levant de Mons est, dans notre région, une cité jardin au nom poétique le long de la nationale N9 entre Mons et Binche.
C'est un lieu emblématique, un peu comme le Bois-du-Cazier, Bois-du-Luc ou le Grand-Hornu
Une cité-jardin construite, il y a tout juste 100 ans, pour loger le personnel du charbonnage, presque au milieu de nulle part, oui l'endroit le plus improbable de la région. "On est administrativement dans le Centre mais culturellement, on est sur le Borinage, à la frontière, sur deux régions et trois entités", explique Gil Van Cayseele.
Les scènes du film documentaire "Misère au Borinage" que Joris Ivens et Henri Storck y ont tournées en 1933 en témoignent : le village du Levant de Mons est un des symboles de l'histoire industrielle et sociale mouvementée de notre région.
Au Levant de Mons a fait l'objet de ce livre d'art et d'histoire d'Eddie Bonesire, soutenu par la Province de Hainaut via la bourse aux artistes lancée par Hainaut culture durant la crise sanitaire. "Nous avions consacré un entretien à l’auteur et photographe à l’époque", témoigne Daisy Vansteene. A lire : https://culture.hainaut.be/levant-de-mons/
Eddie Bonesire est né à Gand en 1956. Photographe indépendant, il a comme centres d'intérêt l'histoire politique et sociale, la ville et le paysage ainsi que la photographie expérimentale. Ses photos en noir et blanc reprennent un grand nombre de personnes du quartier, des maisons, des lieux témoins de l'histoire industrielle de la région.
Mi-octobre, dans le cadre des festivités liées aux 100 ans du quartier, le photographe était présent dans nos contrées. Une exposition de ses photos et une conférence étaient organisées au sein de l'église du quartier, suivies de la projection du film d'Henri Storck, tourné dans le village. Une fête organisée par les citoyens réunis notamment dans l'asbl Monobloc, par Gil Van Cayseele.
Le livre d'Eddie Bonesire comporte des textes qui expliquent l'histoire de la société charbonnière du Levant de Mons qui, dès 1857, obtient une concession de 2536 hectares sous les communes d'Harmignies, Saint-Symphorien, Spiennes, Villers-Saint-Ghislain, Estinnes-au-Val, Estinnes-au-Mont, Vellereille-le-Sec et Waudrez... A côté des installations, la société est propriétaire d'une ferme dont les produits sont destinés aux chevaux qui travaillent dans la mine et y restent à l'année.
"La cité-jardin est construite pour héberger les mineurs et employés. Un concept qui vient d'Angleterre où pendant la première guerre mondiale de nombreux architectes belges avaient trouvé refuge. A la fin de la guerre, le problème du logement ouvrier est criant et la cité-jardin devient un symbole d'émancipation de la classe ouvrière", lit-on. Par son urbanisme, elle doit s'intégrer au paysage.
Le Carhop (Centre d'Animation et de Recherche en Histoire Ouvrière et Populaire) a abordé, dans le dernier numéro de leur revue "Dynamiques" le thème des jardins collectifs. Isabelle Sirjacobs y a contribué avec un article sur la Ligue Horticole et du Coin de terre de Bois-du-Luc. A découvrir ici: https://www.carhop.be/revuescarhop/