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Certains se marient avec la Tour Eiffel. D'autres tombent amoureux d'un ascenseur...
"C'est le cas du héros de ma nouvelle : La Possibilité d'une Neige", annonce la journaliste Martine Pauwels, dont on connaît l'écriture bienveillante, fluide, humaine, pleine de sensibilité et de coeur.
La journaliste Martine Pauwels remporte le 1er prix de la 3ème édition du concours La Louvière re-Nouvelles.
Troisième édition du concours louviérois de nouvelles sous la présidence d’Ariane Le Fort
Cette année pour le concours de nouvelles initié par la Ville de la Louvière et soutenu bien évidemment par la Réseau louviérois de Lecture publique, il s’agissait de se laisser inspirer par la thématique des ascenseurs.
Il est revenu à la Présidente, l’écrivaine de l’intime Ariane Le Fort, de sélectionner 25 nouvelles parmi les 80 parvenues aux organisateurs du Prix.
Nous avons recueilli les impressions d’Ariane Le Fort et celles des quatre lauréats.
Accompagnée de Guénaël Vande Vijver, «attentif et précieux», précise Ariane Le Fort, elle s’est engagée dans la sélection de textes selon trois critères : le plaisir, il faut que le texte soit vivant, dynamique, qu’il ait un ton ; le traitement de la thématique proposée et enfin le style (qui est encore autre chose que le ton).
« Le plaisir est un critère partagé », explique Ariane Le Fort, « un critère commun à tous les jurés. »
La Présidente du jury qui est aussi jurée du Prix Rossel a apprécié ici le « concours aveugle » : « C’est important de dissocier un texte de son auteur mais c’est gai aussi de voir la tête des auteurs. On est souvent surpris. »
Dernière qualité du concours louviérois : un concours thématique qui permet d’être surpris par la richesse des productions, les directions prises, les sensibilités.
Un premier Prix pour une journaliste bien connue
Martine Pauwels est la grande gagnante du concours, inspirée pour sa part par les grands ascenseurs hydrauliques. Ils lui ont permis de livrer un magnifique portrait d’ouvrier d’entretien. «Ecrire pour la presse et écrire tout court, ça n’a rien à voir », explique-t-elle, « même si écrire pour un journal apprend à écrire court". Son personnage, Willy, c’est presque comme s’il avait demandé à prendre forme sous la plume de Martine. Incroyable, son texte, La Possibilité d’une neige est le premier qu’elle a écrit. Prometteur !
Ascenseurs sous tous les angles
Parmi les lauréats : Charlotte Moors, déjà autrice d’un roman aux éditions Academia (« Les Héros »). Pour elle, l’ascenseur sera le lieu d’une séquestration. Dans « Œuvre d’une femme agréable », une femme prend en otage la maîtresse de son mari, pour la rendre...plus intelligente. Voilà un ascenseur grinçant. Constat de l’autrice : « J’écris énormément depuis que je suis séparée du père de mes enfants. Avant cela, je portais une charge mentale trop importante et n’avais pas une minute à moi. Aujourd’hui, une semaine sur deux, j’ai le temps de me consacrer à l’écriture, qui est devenue ma deuxième respiration. »
Ludovic Marquis, quant à lui, a choisi de faire parler un escalier qui voit d’un très mauvais œil l’installation d’un ascenseur dans SON immeuble (sa nouvelle est intitulée « Maudit ascenseur »).
Ludovic est un lecteur assidu, d’Asimov, de Buzzati du plus contemporain Foenkinos. C’est dans le format court que se sent le plus à l’aise celui sui écrit aussi des sketches ou des parodies.
Nadège Herrygers, réalisatrice, scénariste, se révèle aussi femme d’écrit avec « Toucher le fond », une nouvelle qui se déroule dans la mine. Le personnage principal est un prisonnier Allemand, pour le moins déroutant. « C’était intéressant, explique l’autrice, de se focaliser sur des vagues de travailleurs qui se croisent, des gens qui n’ont pas la même langue. »
L’attrait du concours : les délais qui sont mobilisateurs en terme de créativité et la curiosité pour ce qu’un même thème inspire à autrui.
Le mot de la fin sera pour Ariane Le Fort. Un concours, c’est un encouragement à écrire. Un mot sur ce qui encourage la Présidente à écrire : la lecture, beaucoup, « le livre qui ramène une pulsion d’écriture », et puis la vie, la vie, la vie.
"C'est avec étonnement et grande joie que je viens de remporter le 1er prix de la 3e édition du concours La Louvière re-Nouvelles. Je n'oublierai pas de sitôt cette merveilleuse soirée passée en compagnie des amoureux des mots et des émotions dans le cadre si puissant de Bois-du-Luc. Merci à la ville de La Louvière de soutenir ainsi la culture. Et surtout, à la Province de Hainaut, via son réseau de lecture publique, véritable navire amiral à La Louvière. Merci aux membres du jury qui ont vraiment consacré beaucoup de temps à lire et relire ces quelque 80 nouvelles, soumises de manière totalement anomyme à leur expertise. Merci à Guénaël Vande Vijver, l'homme de l'ombre, coordinateur essentiel, rigoureux et objectif de ces déjà trois éditions. Quelle joie d'avoir pu rencontrer en vrai Ariane Le Fort, présidente du jury et titulaire de prix aussi prestigieux que le Rossel et le Plisnier. Merci à cet autre auteur merveilleux Daniel Charneux Et surtout, bravo à Charlotte Moors, Nadège Herrygers et à l'étonnant Ludovic Marquis, lauréats avec moi de ce concours. Autre grande joie, des étudiants vont illustrer nos nouvelles en utilisant la technique ancestrale de la gravure. Impatiente de voir comment ils vont matérialiser les personnages de nos histoires! Un mot enfin sur le thème choisi, si inspirant, celui de l'ascenseur. Le funiculaire de Strépy-Thieu s'est imposé à moi...", exprime Martine Pauwels sur sa page facebook.
Sur la photo de Vincenzo Chiavetta, les membres du jury posent avec les lauréats.