L’Athénée de Leuze rencontre Hassan Jarfi, un père qui lutte contre l’homophobie

Dans le cadre du cours de Philosophie et Citoyenneté, treize classes de l’Athénée provincial de Leuze ont rencontré M. Jarfi qui a exposé la perte de son fils, Ishane Jarfi, assassiné violemment à Liège en 2012 parce qu’il était homosexuel.

ApleuzeAvant cette rencontre, M. Fatiha Senouci, professeur de Philosophie et Citoyenneté avait visionné avec ses élèves une vidéo pour les préparer à la venue de M. Jarfi.Apleuze

« Dans le cadre de l’unité d’acquis d’apprentissage « Violence et Humanisation », j’ai l’habitude d’accueillir au sein de mes classes une personne qui va livrer son témoignage aux élèves autour de violences conjugales, d’actes racistes, … Aujourd’hui, la venue de M. Jarfi avait pour but d’échanger sur l’homosexualité. On travaille ainsi sur les préjugés, les discriminations. J’encourage les élèves à travailler leur esprit critique, les habilités de pensées, à formuler des arguments. Ce type de travail doit être poursuivi au fil des ans pour instaurer un changement, un cheminement chez les élèves pour tenter de faire changer les mentalités».

Avant de passer aux questions/réponses avec les élèves de 3e et de 4e secondaire, M. Hassan Jarfi a recontextualisé son témoignage :

« Ihsane Jarfi avait 2 sœurs et 2 frères, âgé de 32 ans au moment du drame. Sa maman est belge et je suis marocain. Les cultures arabo-musulmane et belge à la maison n’ont jamais posé de problèmes grâce à l’amour. L’amour fait des miracles contrairement à la haine. Ihsane était homosexuel, ce qui n’était pas un choix. On ne choisit pas d’être homosexuel ou hétérosexuel, l’attirance ne se contrôle pas, c’est naturel. C’est ce qui a causé sa perte. Tant que je suis vivant, je lutterai pour lui rendre sa dignité et continuerai comme je le fais aujourd’hui à sensibiliser les gens à ne plus tomber dans la haine ! »

Diego, élève de 3TQ animation a posé cette question à M. Jarfi : « Comment se passe votre vie depuis le lendemain du drame ? ».

 Apleuze« Je suis toujours en relation avec mon fils. Si on pose cette question à une mère « Lequel des vos fils aimez-vous le plus ? Elle vous répondra : l’absent jusqu’au retour. Quand on voit un garçon dans la rue du même âge, on pense à notre fils. Quand on voit une injustice contre un homosexuel, on a envie de réagir ».

Après ce témoignage fort, les élèves de 3e et 4e secondaire ne sortent pas indemnes et réagissent à leur tour :

Helena Verhaeghe de 3e Générale livre un message de dégoût envers les personnes qui ont assassiné Ishane : « on devrait tous être égaux et arrêter les critiques envers tous ceux qui sont LGBTQIA+. Ces personnes sont humaines et il faudrait que ça cesse ».

Lauredana Zelbouni de 3P Auto fait partie de la communauté : « je trouve dégoutant ce qui a été fait. Même-moi en sortant, j’ai peur, les gens se sentent obligé de faire du mal. Ça devrait s’arrêter car c’est de pire en pire ».

Diego Crucq de 3 TQ animation remercie M. Jarfi d’être venu. « On condamne ce qui a été fait à son fils et on est tous touchés par ça. M. Jarfi a beaucoup de courage d’en parler comme ça. C’est une bonne chose pour l’humanité qu’il s’ouvre ainsi. Le premier procès homophobe a pu ouvrir des portes et on le remercie pour ce qu’il fait par rapport aux gens dans le besoin et qui subissent des injustices par rapport à leur orientation sexuelle. »

Hassan continuera à expliquer ce témoignage difficile mais nécessaire pour faire changer les mentalités.

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Date de publication

Lundi, 27 Mai, 2024 - 16:40